2023 : quelles perspectives pour l’INAO et les SIQO ?
Le 30/01/23
Évolutions du marché, attentes sociétales marquées, changement climatique de plus en plus prégnant… Face à ces défis majeurs, les signes d’identification de la qualité et de l’origine (SIQO) continuent, comme à leur habitude, d’évoluer et d’innover. Dans ce cadre, l’action de l’INAO en 2023 (et après …) sera orientée vers trois objectifs essentiels : s’adapter, communiquer et accompagner.
S’adapter
Les bouleversements climatiques rendent de plus en plus fréquents les événements autrefois exceptionnels, comme la sécheresse ou les épizooties. Parallèlement, les exigences des consommateurs changent. Ils attendent que les produits sous SIQO aillent au-delà de leurs promesses initiales, en offrant bien sûr toujours une garantie d’authenticité et une qualité globale associée à un vrai plaisir gustatif, mais aussi en étant exemplaires dans le respect de l’environnement et du bien-être animal.
Pour permettre à la production sous SIQO de perdurer et de continuer à générer de la valeur, les pratiques des ODG comme les contenus des cahiers des charges doivent s’adapter, en préservant l’authenticité et les caractéristiques identitaires fortes des produits. Ainsi, les plans d’action déjà lancés en 2022 se structurent pour apporter des évolutions équilibrées aux cahiers des charges, offrant de la souplesse sans compromis sur les fondamentaux.
C’est notamment le cas dans la viticulture, où une stratégie d’adaptation au changement climatique a été élaborée par plusieurs acteurs : INAO, INRAe, FranceAgriMer, le Comité National des Interprofessions des Vins à appellation d'origine et à indication géographique, et l’Institut Français de la Vigne et du Vin. Elle se matérialise par de premières initiatives concrètes comme l’introduction des variétés d’intérêt à fin d’adaptation (VIFA), la dérogation exceptionnelle en 2022 au rendement butoir, ou encore les discussions prochaines au sein du comité AOV sur la procédure d’évaluation probatoire, permettant d’expérimenter les innovations sans perdre le bénéfice des appellations à condition de respecter un cadre défini et de revenir en arrière si elles s’avèrent inadaptées. La synthèse des expérimentations réalisées pour s’adapter aux évolutions climatiques sur le terrain par la recherche, les acteurs interprofessionnels ou les instituts techniques devra aussi nourrir la tenue des réunions en régions sous la forme d’un Climat tour à l’automne.
Le travail sur la durabilité est également engagé en relation avec les fédérations agro-alimentaires et viticoles (AOC aussi bien qu’IGP), sur la base de travaux internes à l’INAO mais aussi d’acteurs comme le CNAOL (Conseil national des appellations d’origine laitière) avec le plan AOP laitières durables ou encore de la FEVAO (fédération des viandes AOP de France).
Pour favoriser les échanges et l’indispensable transversalité entre les filières autour de ces enjeux qui concernent tous les acteurs des SIQO, l’INAO organisera au printemps des réunions régionales inter-ODG et inter-signes. L’occasion de conforter cette dynamique de réflexion et d’aboutir progressivement à des évolutions pérennes des cahiers des charges.
Communiquer
Face à la multiplication des labels qui constituent désormais une véritable « jungle » qui risque de perdre les consommateurs, le renforcement de la communication est un axe essentiel. Il s’agit d’une réelle opportunité d’affirmer les valeurs de l’INAO mais aussi les promesses et atouts des produits sous SIQO, qui font écho aux attentes des consommateurs : une garantie de qualité via un système public organisé et transparent assis sur des contrôles, un lien à l’origine et une qualité spécifique, un engagement collectif dans les ODG, où chaque opérateur participe à la vie du signe et des produits.
Toujours en étroite collaboration avec les fédérations, des actions seront mises en œuvre pour soutenir la place de nos labels, afin d’accentuer la notoriété des logos et rappeler ce qui fait la force, l’authenticité et l’originalité de chacun des SIQO.
Accompagner
L’accompagnement des acteurs qui font vivre et prospérer les produits sous SIQO est au cœur du travail quotidien de l’INAO, que ce soit pour soutenir leur activité ou contribuer à leurs réflexions. Au niveau national comme sur le terrain, l’INAO restera une structure ouverte, mettant à disposition ses compétences, au-delà de son rôle règlementaire et de sa position de garant.
En 2022, ce fut notamment le cas pour permettre aux professionnels engagés en production biologique de mieux comprendre et assimiler la nouvelle et complexe réglementation en matière d’agriculture biologique, pour protéger les signes face aux usurpations au niveau national et international, ou encore pour étudier les demandes de modifications temporaires face à la sécheresse extrême et l’influenza aviaire. En 2023, ce sera le cas pour accompagner les ODG et leurs opérateurs dans la concrétisation de ces orientations stratégiques.