Une zone de pâturage maritime et une zone d'élevage plus restreintes sont définies à l'intérieur de l'aire géographique, rassemblant les conditions naturelles et de savoirfaire nécessaires pour assurer l’élevage et le pâturage maritime des animaux, ainsi que la production végétale complémentaire dont ils pourront se nourrir.<br />
La zone de pâturage maritime est constituée par les marais salés de la baie du Mont-Saint-Michel et des havres du Cotentin. A l'intérieur de cette zone, dont la surface est évolutive en fonction de la dynamique sédimentaire, sont identifiés les marais présentant une ressource fourragère et une biodiversité végétale adaptées à la production d'agneaux destinés à l'appellation d'origine protégée.<br />
La zone d’élevage où naissent et croissent les agneaux pré-salé est sous influence maritime forte et englobe les surfaces de replis où les animaux se rendent lorsque la mer recouvre les marais salés, les bergeries et les surfaces consacrées à l'alimentation complémentaire. Cette frange côtière de quelques kilomètres de large est formée principalement de dunes et sédiments marins récents. Elle est constituée du territoire des communes suivantes.
<a href="/var/inao_site/storage/repository/editeur/files/pdf/Cartes/AOP_PSMSM_A_202006.pdf">Aire géographique</a>
La spécificité de l’aire géographique réside essentiellement dans la zone de pâturage. Celle-ci est constituée de prairies régulièrement recouvertes par la mer - les marais salés - où des éleveurs ont construit au fil des siècles un savoir-faire spécifique de gestion pastorale de ce milieu. Les pratiques d’élevage participent ainsi fortement à l’identité paysagère et écologique autour des marais salés de la Baie du Mont-Saint-Michel et des havres du Cotentin qui disposent d’une grande réputation touristique.<br />
<strong>Facteurs physiques</strong><br />
Les marais salés forment la partie supérieure de la zone de balancement des marées. Ils se sont développés localement au fond de la baie du Mont-Saint-Michel et des estuaires de l’ouest du Cotentin, là où une sédimentation fine se produit, à l'abri des houles et des forts courants. Le substrat du marais salé est la tangue, elle est composée de vases et de sables très fins, riches en calcaire (environ 50% de carbonate). Ces espaces sont entaillés profondément par des chenaux appelés localement criches qui se ramifient en chenaux secondaires formant ainsi un réseau extrêmement dense qui divise les herbus en plusieurs unités de fonctionnement et génèrent autant obstacles au cheminement des ovins.<br />
La végétation adaptée à la salinité du sol et à la submersion est composée de plantes dites halophytes. Plusieurs d’entre elles comme la puccinellie (puccinellia maritima), le troscart (triglochin maritima) ou l’obione (halimione portulacoïdes) plus particulièrement après qu'elle ait gelée, sont très appétantes et forment ainsi l’essentiel de l’alimentation des agneaux « Prés-salés du Mont-Saint-Michel ».